APPEL À CONTRIBUTION/

Poussées technologiques/
L'essor des nouvelles technologies d'information et de communication permet le développement de petites structures, notamment au travers de l’apparition d’un Internet interactif et collaboratif qui, après avoir suscité l’échange et l’élaboration d’informations en ligne, a favorisé l’apparition de boutiques dématérialisées. Cet Internet enrichi et simplifié a permis à d’innombrables créateurs de bénéficier de vitrines mondiales et parfaitement adaptées à la présentation d’objets en série diversifiées, puisqu’il permet d’exposer un large catalogue de pièces, tout en conservant une navigation souple et intuitive.

A côté de ce nouveau canal de distribution horizontal, permettant une visibilité presque égale du grand et du petit, l’apparition d’un nouveau type d’outils de fabrication participe aussi à l’essor de ces structures d’auto-production.
En effet, le designer qui s’est, depuis le milieu des années 90, converti à l’informatique, d’abord pour faire des images, puis rapidement pour la conception technique s’est trouvé logiquement attiré par les machines à commande numérique, développée initialement pour le prototypage rapide. Désormais familier de ces outils, il est aujourd’hui amené à les détourner à des fins de production , voire à se doter de sa propre machine à commande numérique...

Il est certain que la continuité de cette chaîne numérique -conception, fabrication, distribution- réduit considérablement les coûts de développement, diminue l’investissement nécessaire et les risques inhérents à la production en série, tout en augmentant la réactivité et la souplesse de la structure.
Couplée à la distribution à travers internet ou depuis une boutique physique, elle permet de proposer une offre presque aussi compétitive que la grande distribution (ex: Unto This Last ).

Ce mouvement d’appropriation du volet fabrication par les designers pourrait encore prendre de l’ampleur avec la démocratisation des imprimantes 3D, qui poussent la logique de polyvalence à la limite. Véritables couteaux suisse, se substituant à tous les autres outils de façonnage, ces machines qui réalisent des pièces tridimensionnelles à partir de fichiers 3D, autorisent l’apparition d’une industrie ultra-légère, pouvant être prise en charge par un unique individu... comme le pronostique Neil Gershenfelt du Center for Bits and Atoms du MIT Media Lab.

A l’initiative du premier FabLab et des premières recherches universitaires sur l’auto-production assistée par ordinateur, dans le cadre d’un cours désormais célèbre intitulé “comment fabriquer (presque) n’importe quoi”, Neil Greshenfeld participe d’ailleurs activement à la démocratisation de la fabrication personnelle, au travers du FabLab program.
Contraction de Fabrication Laboratory, le FabLab est un atelier de dimensions modestes disposant d’un réseau de machines de production commandées par ordinateur. Souple et réactif, le système FabLab permet de travailler à différentes échelles une grande variété de matériaux, depuis la simple étagère en bois jusqu’aux objets équipés de dispositifs électroniques. Loin d’être à l’usage exclusif des responsables de la structure, ce matériel est en général mis à disposition des populations locales, dans un but de sensibilisation de plus jeunes aux technologies de pointe et d’assistance à l’initiative entrepreneuriale. La démocratisation du prototypage rapide, sur un modèle proche du micro-crédit, permet notamment à des populations éloignées des circuits commerciaux de fabriquer leur propres objets, selon leur besoins, comme la torche électrique à LEDs réalisée de A à Z au Jalalabad Fablab, au Pakistan. Se défendant de toute arrière pensée colonialiste, le MIT Media Lab pratique sytématiquement le transfert de technologies et de responsabilités.
L’intention avouée du FabLab program, avec 34 Fablabs recensés dans une dizaine de pays développés ou en voie de développement, est de concurrencer la production de masse, par la mise en place d’unités de productions décentralisées.
Dans un livre au ton prophétique Fab : the coming revolution on your desktop--from personal computers to personal fabrication, Neil Gershenfled nous promet, pour demain, une démocratisation des moyens de production équivalente à ce que nous avons pu observer en informatique.


perspectives/
Que ce scénario d’anticipation se vérifie (ou non), il est probable que cette chaîne numérique unifiée suscite de nouvelles vocations de producteurs parmi les designers, mais aussi de nouvelles pratiques amateures (DIY).
De tels systèmes de production sont ils viables? Doivent-ils être généralisés? Peuvent-ils se substituer à l’industrie de grande échelle ou du moins cohabiter?

contribuer/
 L'exposition PROJET FABBOT donnera lieu à l'édition d'un catalogue d'exposition qui rassemblera les pièces présentées dans l'exposition, mais aussi des textes de fond sur la société à l'âge des FabLabs.

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